La troisième montagne : La Grue, endurance et équilibre !

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Élévation

Au-delà des nuages s’élève le sommet du Pic de la Grue, la troisième et la plus haute des cinq montagnes de l’école.

Même celle du Tigre, qui pourtant paraissait impressionnante au voyageur, n’arrive pas à la moitié de sa troisième sœur.

Mais désormais doté de l’esprit combatif des félins, le voyageur ne se laisse pas impressionner et débute sa longue ascension.

Cette fois, il faut prendre son temps, trouver son rythme et le conserver, car la grimpette sera longue.

Le premier tiers de la montée se déroule tranquillement, cela semble même nettement plus facile que l’ascension de la première montagne, dont le promeneur se rappelle la difficulté avec nostalgie.

Arrivé au deuxième tiers, les choses se compliquent ! Le souffle commence à manquer, les membres lancent de plus en plus, sans parler de l’état des pieds ! Et pourtant, le sommet est encore bien loin…

Pour ne rien arranger, le voyageur pénètre dans une chape de nuage qui ne lui permet de voir plus de trois mètres devant lui.

Le doute commence à s’insiuner dans son esprit, parviendra-t-il à atteindre la cime ?

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L’évolution au Wushu

Il arrive fréquemment que durant la troisième année de sa pratique, l’adepte du Wushu soit un peu perdu dans son apprentissage.

En effet, il n’est plus débutant et les exercices que lui fait inlassablement répéter son maître peuvent à présent lui paraître rébarbatifs.

Et même s’il y a de la nouveauté, cette dernière se fonde sur les bases qu’il croît parfaitement maîtriser, lui donnant l’illusion qu’il ne progresse plus réellement, ou du moins plus lentement qu’à ses débuts.

Cette étape est semblable au « mur » que le marathonien doit franchir mentalement, s’il veut espérer poursuivre sa course au-delà du trentième kilomètre.

S’il désire poursuivre l’apprentissage du Wushu, l’adepte doit développer son endurance, à la fois physique et mentale et trouver son équilibre.

Une fois apaisé, il constatera qu’il est encore loin de maîtriser son art et continuera patiemment à progresser, sans se soucier du temps que cela lui prendra pour en atteindre le sommet.

Transcendance

Notre voyageur poursuit sa longue marche, un pas après l’autre.

Même s’il s’est arrêté plus d’une fois pour reprendre son souffle, même s’il a souvent songé à abandonner, il n’en a pas moins continué son bonhomme de chemin.

Il progresse désormais tel un automate, l’esprit vidé de toute pensée parasite.

Et enfin, il sort du brouillard sans même sans rendre compte immédiatement et ne se décourage plus de découvrir que le sommet est encore haut. Humble devant la montagne, il poursuit son ascension.

Le sentier devient alors plus étroit, il passe par des corniches glissantes qui rendent chaque pas périlleux.

Il ne s’en émeut pas, son esprit allégé du poids du doute demeure paisible et il avance lentement, préservant son équilibre.

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L’endurance et la stabilité au Wushu

Contrairement au cardio explosif, l’endurance se développe par des exercices effectués sur une longue durée et dans un rythme régulier.

Le corps s’adapte progressivement, permettant à l’adepte d’accomplir son entraînement régulier avec un effort de moins en moins intense. Ce qui lui permet d’augmenter graduellement la durée et/ou la difficulté dudit entraînement.

Mais cette évolution n’est possible que si l’adepte développe son fighting spirit (esprit combatif). Car tenir sur la durée est difficile, tant sur le plan physique que mental, notamment lorsqu’on est confronté à l’échec, lequel est trop souvent perçu comme une fatalité.

Mais l’échec et l’abandon sont deux choses bien distinctes ! Le premier signifie qu’on a été au bout de ses possibilités actuelles et que le corps et l’esprit réclament une pause bien méritée.

Le second signifie qu’on met un terme à l’entraînement, souvent à cause d’un orgueil blessé d’avoir sous-estimé la difficulté de la tâche ou de s’être soi-même surestimé.

Le fighting-spirit ne signifie donc pas de refuser l’échec, car ce dernier est positif, il signifie qu’on a tout donné. Il s’agit plutôt de s’accorder une pause méritée, reprendre son souffle et y retourner, sans jamais abandonner le but qu’on s’est fixé et qu’on finira tôt ou tard par atteindre.

En outre de son esprit combatif, l’adepte doit développer son sens de l’équilibre en travaillant ses muscles profonds. A l’instar de l’échassier, il pourra facilement se tenir sur une jambe, le torse bien droit et exploiter pleinement les frappes de l’autre jambe.

Mais pour posséder la stabilité du corps, il faut avoir un esprit serein et donc équilibré, ce qui signifie connaître ses forces et ses faiblesses.

Le sommet de la montagne

L’arrivée au sommet se déroule un peu comme dans un rêve, tant le voyageur semble déconnecté de la réalité de l’effort qu’il vient d’accomplir.

Il aperçoit devant lui deux grues qui semblent s’affronter en duel, mais le combat tient plus du jeu que du véritable affrontement.

Les mouvements des deux volatiles sont gracieux et élégants, ils donnent l’impression de danser ensemble. Leur ballet dure longtemps, comme si aucun des deux oiseaux ne se fatiguait.

Puis enfin, ils se séparent et prennent leur envol, passant près de la tête du voyageur qui se baisse et sent le souffle de leur vol.

Il observe les grues qui s’éloignent vers l’horizon et don le vol repousse les nuages qui entouraient la montagne, révélant le paysage environnant.

Le voyageur découvre alors le long chemin qu’il a parcouru et en ressent une certaine fierté mais dans le même temps, il aperçoit les contours de la prochaine montagne qu’il lui faudra gravir.

Il se tient droit, sur une jambe parfaitement ancrée dans le sol, tandis que son esprit vol sereinement vers sa prochaine destination, il est devenu la Grue de la troisième montagne !

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Devenir la Grue

L’esprit de la Grue symbolise la persévérance et l’équilibre.

L’adepte de la voie de la Grue cherche l’équilibre du Yin et du Yang en toute situation, il pèse le pour et le contre et prend du recul, avant de se décider.

Or, en gardant bonne mesure de toute chose, il conserve un esprit serein et devient imperturbable face à l’échec.

Ainsi, il ira jusqu’au bout de son épreuve, se relevant encore et encore, jusqu’à finalement atteindre son but.

Devenir la Grue c’est également renforcer sa musculature interne, développer son endurance pour danser élégamment autour de son adversaire sans se fatiguer, le toucher par des frappes amples sans compromettre son équilibre et se relever toujours, même lorsqu’on a été envoyé au tapis pour la énième fois.

Que vos mouvements deviennent aussi gracieux et élégants que ceux de la Grue.

Amitié

Mike

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